C'est un pré à flanc de coteau ;
Il y coule un joli ruisseau
Où boivent quelques moutons noirs.
Ici prend place notre histoire
Elle nage nue dans la rivière,
Il bronze, nu, sur le rivage ;
La scèn' ne date pas d'hier
Elle nous vient du fond des âges
Et s'il nous plaît de la conter
Ce n'est bien sûr, pas pour le fric
Ni pour le côté bucolique,
Juste pour la postérité.
Car enfin, si nous éclairons
D'un jour nouveau un vieux dicton
Nous aurons comblé les accros
Des belles lettr's et des dicos.
Bref, reprenons notre récit :
Rien n'est, à ce moment précis
Joué ; Elle nue, lui à poil,
Vous attendez que se dévoile
Une suite olé olé
Et tout de sexe entremêlée
Mais pour l'instant, notre héros,
Est moins excité que penaud.
Son amoureuse, peau de vache
Vient de lui poser un lapin
Et c'est pour cela qu'il remâche
Un brin d'herbe et un gros chagrin.
A contrario, notre naïade,
Dans l'eau multiplie les gambades
Frétillant de la tête au pied…
C'est une façon de parler.
Ils ne sont guère au diapason ;
Mais le cœur a ses déraisons
Et quand elle émerge un instant,
D'eau scintillante éclaboussée,
D'amour il est tétanisé
Et il oublie tout sur le champ.
La passion qui vient de frapper
N'arrête pas le cours de l'eau.
La belle plonge et disparaît
Il reste là, debout, KO,
Tentant de faire bon visage
Alors que l'amour le ravage.
Il a beau remuer la queue
Il est bien seul, triste, et pas que…
A tort quelques-uns des témoins
De la scène ont vu un mirage.
Mais il n'y a pas eu mariage
Entre la carpe et le lapin.
Image : PublicDomaineVectors
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